Impact de la COVID-19 sur les femmes au Sud-Kivu en RDC

Le FCPEEP RDC rappel que l’année 2020, qui marque le vingt-cinquième anniversaire du Programme d’action de Beijing, devait être une année charnière en matière d’égalité des genres. Au lieu de cela, avec la propagation de la pandémie de COVID-19, même les progrès limités réalisés au cours des dernières décennies en RDC risquent d’être réduits à néant. La pandémie accentue les inégalités préexistantes, exposant les vulnérabilités des systèmes sociaux, politiques et économiques qui, à leur tour, amplifient les effets de la pandémie. Dans toutes les sphères, qu’il s’agisse de la santé, de l’économie, de la sécurité ou encore de la protection sociale, les ravages causés par la COVID-19 sont encore plus graves pour les femmes et les filles, du seul fait de leur genre.

Les femmes et les filles, qui gagnent généralement moins que les hommes, n’ont pas autant d’argent de côté, occupent des emplois moins sûrs et vivent près du seuil de pauvreté, en ressentent particulièrement les effets économiques cumulés.  Si les premières données indiquent que les taux de mortalité liés à la COVID-19 sont plus élevés chez les hommes, la réaffectation des ressources et des priorités, y compris les services de santé sexuelle et procréative, entraîne des répercussions sur la santé des femmes.

La charge des soins non rémunérés s’est accrue : les enfants ne vont plus à l’école, les personnes âgées ont besoin d’aide plus que jamais et les services de santé sont engorgés. Les violences de genre connaissent une augmentation exponentielle sous l’effet des pressions économiques et sociales engendrées par la pandémie de COVID-19 et dans le contexte des restrictions de mouvement et des mesures d’isolement social. De nombreuses femmes sont forcées de se confiner chez elles avec leur agresseur. Or, les services qui sont censés leur apporter une aide sont perturbés ou inaccessibles. Toutes ces répercussions sont encore amplifiées dans des environnements fragiles et des situations de conflit ou d’urgence où la cohésion sociale est déjà mise à mal et où la capacité institutionnelle et les services sont limités.

Cet article du FCPEEP RDC s’articule autour de chacune de ces questions ; on y montre les changements que la pandémie de COVID-19 a entraînés pour les femmes et les filles en RDC et on y présente les mesures prioritaires qui sont proposées pour accompagner à la fois les efforts de riposte immédiats et les efforts de relèvement à plus long terme.

La COVID-19 représente certes une gageure pour les systèmes de santé partout dans le monde, mais elle met aussi à l’épreuve l’esprit humain. Le relèvement doit faire naître un monde plus égalitaire et plus résilient face aux crises à venir.

Des plans de relance budgétaire et des mesures d’urgence visant à combler les insuffisances en matière de santé publique ont été mis en place dans de nombreux pays pour atténuer les effets de la pandémie. Pour que les mesures adoptées par les États face à la pandémie aient l’effet voulu sur les femmes et les filles, il est essentiel que celles-ci soient au cœur de ces mesures, qu’il s’agisse d’inclusion, de représentation, de droits, de résultats sociaux et économiques, d’égalité ou de protection. Il s’agit de remédier à des inégalités qui existent depuis longtemps mais également de construire un monde plus juste et plus résilient, et ce, dans l’intérêt non seulement des femmes et des filles, mais aussi des hommes et des garçons. Les plus touchées par cette pandémie, les femmes seront aussi l’épine dorsale du relèvement dans les communautés. Les politiques publiques auront d’autant plus d’impact qu’elles tiendront compte de ce fait.

Le présent s’articule donc autour de trois priorités transversales :

  • VEILLER À CE QUE LES FEMMES SOIENT REPRÉSENTÉES AU MÊME TITRE QUE LES HOMMES DANS TOUS LES PLANS DE MESURES ADOPTÉS FACE À LA COVID-19 ET LA PRISE DE DÉCISION EN LA MATIÈRE.

Les données recueillies dans différents secteurs, notamment la planification économique et les interventions d’urgence, montrent incontestablement que si les femmes ne sont pas consultées ou ne sont pas associées à la prise de décision sur les mesures adoptées, celles-ci sont tout simplement moins efficaces et peuvent même être préjudiciables. Au-delà des femmes à titre individuel, les organisations de femmes qui sont souvent en première ligne de l’intervention dans les communautés devraient également être représentées et soutenues

  • FAVORISER DES CHANGEMENTS EN PROFONDEUR EN FAVEUR DE L’ÉGALITE EN S’ATTAQUANT À L’ÉCONOMIE DES SERVICES À LA PERSONNE, RÉMUNÉRÉS ET NON RÉMUNÉRÉS.

Dans l’économie formelle, les personnes qui travaillent dans le secteur des services à la personne, des personnels soignants aux personnels enseignants, sont sous-payées par rapport à celles qui travaillent dans les autres secteurs.

À la maison, ce sont essentiellement les femmes qui s’occupent des autres personnes ; il s’agit d’un travail non rémunéré et invisible. Or, si ces deux éléments sont des piliers de la vie quotidienne et de l’économie, ils reposent sur des normes et des inégalités de genre et les figent.

  • CIBLER LES FEMMES ET LES FILLES DANS TOUS LES EFFORTS VISANT À LUTTER CONTRE LES RETOMBÉES SOCIOÉCONOMIQUES DE LA COVID-19.

Il importera d’appliquer délibérément une perspective de genre à la conception des plans de relance budgétaire et des programmes d’aide sociale si l’on veut parvenir à l’égalité, ouvrir de meilleures perspectives et assurer une meilleure protection sociale.

Selon le FCPEEP RDC, ces trois priorités transversales rendent compte de l’appel que le Secrétaire général a lancé récemment en faveur des droits humains, dans lequel il a énoncé des mesures qui, si elles étaient appliquées, auraient une incidence non négligeable sur les droits des femmes et des filles. Ces mesures sont devenues encore plus essentielles dans le contexte de l’après pandémie à partir de cette année 2023 .

D’où, les FCPEEP RDC a eu à visiter les femmes enceintes des zones ruraux lointaines en attente d’accouchement au niveau du Centre Hospitalier de Kavumu.

 

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