Femmes, jeunes filles et garçons pour la restauration des forêts

FCPEEP RDC confirme cette citation qui stipule que : « les forêts sont le foyer de nombreux peuples, dont un nombre considérable de populations autochtones. Suivant une étude conduite en 1992 par l’Union européenne sur la situation des peuples autochtones dans les forêts tropicales humides, environ douze millions de personnes, soit 3,5% de la population totale des aires couvertes, habitaient les forêts tropicales du monde. Ce chiffre n’incluait pas les personnes habitant dans d’autres types de régions boisées ». Les forêts sont pour elles la source de leurs moyens de survie. David Kaimowitz, directeur du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), dit : « Cent millions de personnes dépendent des forêts pour l’obtention des éléments indispensables à leur survie, que ce soient des biens et des services ou des revenus. Au moins un tiers de la population rurale du monde dépend du bois de feu, des plantes médicinales, des aliments et du compost pour l’agriculture, qui proviennent des forêts. Elles sont aussi la principale source de revenus pour un nombre considérable de pauvres ruraux, surtout en Afrique en général et en RDC en particulier»

D’où, les forêts sont vitales pour la santé de l’environnement mondial et, dans ce domaine, le rôle des femmes et jeunes est capital. Elles connaissent la forêt comme les coins et recoins de leur foyer. Dans beaucoup de sociétés congolaises , les femmes et jeunes se sont chargées pendant des siècles de cueillir des sous-produits forestiers, de ramasser du bois de chauffe, d’apporter de l’eau. Ce sont elles les herboristes et les ritualistes. Toutes ces tâches prennent du temps, et doivent être effectuées régulièrement, voire quotidiennement. Par ces activités qui les maintiennent en contact étroit avec la forêt, elles possèdent une connaissance dynamique de sa diversité. Lors de son travail avec les femmes du secteur forestier, le Front Common pour la Protection de l’Environnement en sigle FCPEEP RDC est arrivée à la conclusion que « partout dans le monde en développement, les femmes et jeunes participent largement aux activités forestières ».

Le FCPEEP RDC cite les enseignements tirés durant ce processus :

  • Les forêts sont souvent une source importante de travail rémunéré pour les femmes et jeunes filles rurales.
  • Les femmes et jeunes filles rurales sont souvent les principales gardiennes et protectrices des forêts.
  • Les femmes et jeunes ont une ample connaissance des ressources des forêts.
  • Dans bon nombre de régions, les femmes et jeunes ont démontré qu’elles étaient, non seulement les principales utilisatrices, mais aussi les meilleures protectrices des forêts.

D’ailleurs, les forêts sont perçues comme la représentation physique des femmes. Dans les 8 territoires du Sud-Kivu ont ne place pas les femmes et jeunes au centre de leur société ; de ce fait, le FCPEEP RDC développe des actions dans le sens d’assurer la promotion du genre pour une gouvernance forestière réussit afin de garantir les droits sur la terre, sur les forêts et sur les autres ressources naturelles. L’image de la mère est très forte dans les croyances congolaises : l’habitat est une Mère. Le point le plus élevé du paysage environnant représente Sa tête, il est donc sacré. L’intégration grandissante des communautés rurales à l’économie monétaire a provoqué le déplacement des hommes vers les zones minières, de sorte que les femmes ont dû se retrancher encore davantage sur le travail agricole et forestier. Elles destinent l’argent qu’elles tirent de la cueillette et de la culture de produits forestiers, ainsi que tout autre revenu qu’elles puissent obtenir, à mettre du pain sur la table et à pourvoir aux besoins essentiels de leur famille. Malheureusement, les voix des femmes et jeunes ne sont jamais entendues dans les processus de développement, dans les programmes à destination des habitants et usagers des forêts, ni dans les projets d’exploitation forestière, comme ne sont pas respectés non plus leurs droits traditionnels sur les forêts. Pourtant, ce sont elles qui supportent les coûts de la destruction des forêts et des modifications de leur utilisation. En effet, les impacts de la transformation et de la perte des forêts ne sont pas neutres vis-à-vis des genres, l’argent que les hommes gagnent dans les activités forestières est devenu pour les femmes une source de problèmes. Le coût social de l’argent liquide entre les mains des hommes est l’augmentation de l’alcoolisme, des maladies vénériennes, des conflits d’ordre public et de la violence contre les femmes. Il est probable que les femmes devront prendre leur destinée en main. En tant que mères des générations futures, elles devront prendre des mesures concrètes d’action positive. Le FCPEEP RDC confirme qu’elles doivent affirmer leur droit à être entendues à tous les processus et toutes les étapes du développement et de la gouvernance forestière. C’est ainsi que le FCPEEP RDC les OP ECOLOFEMME et MAMAN TONDE TONDE vont se battre pour défendre leur propre définition du développement et la manière dont elles pensent qu’il devrait être mis en œuvre dans leurs forêts. Le travail de protection environnementale des organisations congolaises de femmes, les femmes autochtones dans le Paysage Kahuzi Biega et leur riche connaissance de l’écosystème forestier et de sa biodiversité. C’est ainsi que le FCPEEP RDC affirme non seulement leur diversité biologique mais leur diversité culturelle, et qu’elles assureront que les droits de tous les peuples soient respectés. Dans ce monde de plus en plus homogénéisé, les forces dominatrices ne seront contrecarrées que si les personnes marginalisées, dont la plupart sont des femmes et jeunes, se serrent les coudes, lèvent la voix et agissent. Les forêts, comme les femmes, sont porteuses de vie. Nous devons faire en sorte que le monde devienne pour nos enfants une meilleure place pour vivre, où l’accès aux ressources, leur utilisation et leur possession seront égalitaires, sans discrimination de genre. Qu’il soit pour tous comme un foyer bien entretenu.

Ces changements, et la perte de la forêt, ont eu des effets spécifiques suivant le genre ; ils ont entraîné des conséquences différentes et doubles pour les femmes et jeunes, en les privant de leurs droits traditionnels sur la forêt et de leurs rapports avec elle, et en renforçant le modèle de la société patriarcale. La convoitise des entreprises, qui a provoqué la destruction des forêts, les porte maintenant à imposer les monocultures à grande échelle, qui vont à l’encontre de la diversité, de la complexité et de l’interconnexion des écosystèmes. Malgré cela, les femmes continuent de résister, dans les forêts comme dans les plantations d’arbres. Elles s’adressent au monde entier d’une voix forte à travers le FCPEEP RDC, pour parler de leurs connaissances, de leur sagesse, de leur propre définition du développement et de la manière d’y parvenir.

Pour cette année 2023, selon le FCPEEP RDC, la lutte de ces femmes doit devenir visible ; elles doivent recevoir l’appui de nous tous et, en particulier, des mouvements de femmes qui partagent une même vision de l’égalité des genres, de la solidarité et de la justice.

Tags:

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *